En swahili, barabara signifie  » la route  » mais aussi :  » droit, exact, parfait « . C’est la route construite par l’homme blanc, qui passe à travers tout, en opposition au sentier, vivant, qui suit un parcours, serpente et s’adapte au terrain. Au-delà, Barabara, c’est l’image du projet du colonial ;  » Je, ce n’est pas moi, écrit l’auteur. Tout colonial a eu son Barabara. Route, pont, poste nouveau, troupeau… Mon Barabara n’est que le symbole de tout ça « . Pierre Ryclanans a participé à la Première Guerre mondiale contre les armées allemandes d’Afrique, au Cameroun, au Burundi et au Tanganyika, avant d’être agent territorial puis résident en Urundi (aujourd’hui, Burundi) jusqu’en 1928. Les nouvelles de ce livre partent de cette expérience exceptionnelle. Elles ont principalement été écrites entre 1930 et 1935 et publiées en 1947. L’auteur, qui fut par la suite Gouverneur général du Congo belge et du Ruanda-Urundi de 1934 à 1946, livre par ces textes un éclairage d’époque étonnant sur la manière dont un Européen respectueux de la culture des Africains les perçoit et les côtoie.