Djos Janssens (1964) est un artiste belge parmi les plus productifs et les ingénieux de sa génération. Il excelle dans les interventions dans l’espace public et les bâtiments publics. Comme toutes les œuvres qui se construisent dans les interstices et les aspérités de leur époque, déjouant la mode pour instaurer un sens irréductible à la morale, quelque chose des installations de Djos Janssens échappe toujours à l’interprétation. Non pas que la critique manque sa cible ni que l’œuvre échoue à dire son fait, mais bien plutôt que le mode opératoire de Djos Janssens procède d’une forme de pensée téléscopique (coudes et miroirs de périscopes, parallaxes et décalages abondent, en effet, dans ses dispositifs de vision). Quand bien même ses interventions in situ questionnent le lieu et ses usages, elles n’en mobilisent pas moins ce que Roland Barthes appelait la part « scriptible » du discours, c’est-à-dire ce qui le voue à produire et à renouveler en permanence ses significations au gré des lectures que l’on peut en faire (et à cet égard les bandes de travaux qui caractérisent nombre de ses installations semblent bien indiquer un état de chantier permanent).

Cet ouvrage est la première monographie complète consacrée à cet artiste que Claude Lorent aborde sur le registre de la couleur, Christine Jamart sur celui du langage et Aldo G. Turin sous l’angle du burlesque.

Textes français et anglais.