Au début, ce n’était rien… Non. Au début, c’était juste un objet perdu, dans un lieu public. Rien de plus qu’un sac avec des choses dedans. Et il ne se serait rien passé si, à un moment donné, je n’avais été prise d’un coup de folie…

Ce jour-là, dans les toilettes du country club, il l’attend. Il l’attend, là, au pied d’un lavabo. Ce sac de femme. Rouge. Légèrement entrebâillé, oublié, à l’abandon.

Elle ne devrait pas, elle le sait, pourtant Jeanne l’emporte chez elle. Un rouge à lèvres, une paire de lunettes, une liste de courses, un iphone… et, parmi ces objets qui racontent une histoire, une carte
d’identité avec une photo, en noir et blanc, qui laisse deviner une femme brune aux cheveux mi-longs. Lara… Lara Gardner.

Mais qui est cette femme qui semble avoir disparu ?

Troublée, naviguant entre imagination et réalité, Jeanne va doucement entrer dans la vie d’une autre… et faire un chemin bien plus long et étrange qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Fascination, apparences et mensonges installent peu à peu une dimension étrange. On emprunte des chemins sinueux, on baigne dans une atmosphère singulière.

Dans la lignée de la Fille du train de Paula Hawkins et des Apparences de Gillian Flynn, Hélène Delhamende nous propose ici un roman captivant mêlant habilement le polar et le thriller psychologique.

Plus que dans le mystère qui entoure la disparition de Lara, l’élément accrocheur est le personnage principal, Jeanne, femme à la dérive, parfois agitée, perdue, remuée par des doutes profonds et obscurs ; femme tour à tour désinvolte, cynique, séductrice, anxieuse ou totalement paniquée.

Entre ombres et lumières, l’atmosphère rendue est à la fois envoûtante et légère. Ici, pas de surenchère ni de démonstration sanglante mais, toujours sur le fil du rasoir, l’auteure installe une tension psychologique et nous entraîne dans les remous d’une enquête qui se fait de plus en plus singulière à mesure que la vérité se dévoile.