
Comment sortir d’un traumatisme dans lequel l’être est confiné depuis plus longtemps qu’il ne le pense ?
Peu à peu, il ressent la nécessité d’une évolution, compte sur des appuis possibles au fil des rencontres et se trace une voie, à emprunter, à partager.
Ce parcours de résilience, ce cheminement de toute une vie engagée dans l’action au service de l’écosystème, se transmet ici par le truchement de l’écriture poétique, propice à la distanciation émotionnelle.
Un chemin parsemé de mots, surgis seuls ou par phrases, comme des signes, des repères ou des énigmes, qui orientent, stimulent ou interrogent.
Extrait
J’habite une colonne d’été surplombée de chaleur, de lumière et de vent
La foule sourde ne s’étonne de rien, elle s’agglutine, obstrue le ciel bleu et ravage la différence, la foule se baisse, piétine, s’empare de la colonne, la piste grille sous les cris du sel dans la cendre, la foule se baisse encore, des sourires plein les yeux, sous elle, les cris sont étouffés, aucune âme sœur n’est prête à les entendre.
Mais le sel touche l’horizon et reparaît loin du crépitement noir, il fuit, s’évapore, crève l’estrade, le prisme s’ouvre en tombant et seule cette peau est laissée aux pilleurs.
Le faible reste faible sauf s’il accepte la brèche, la différence est forte des restes qui scintillent, au loin
L’amertume est sèche mais l’air se prête à l’échappée et c’est en légèreté que les graines se laissent épandre par le vent sur un sol incertain
Changer, rien n’est impossible, la nuée ne s’agglutine qu’un temps, elle est vite rassasiée, elle laisse quelques miettes où le soleil s’invite en grand consolateur dans ce prisme ouvert luisant en plein été, calé dans la mémoire
L’air est sec, rien ne colle, le sel roule sous la cendre, l’été en fission souffle sous la nuée grouillante – elle aussi s’apprête à s’en aller.