Je suis, écrit Alexandra, l’auteur de la Mélancolie qui l’a écrit pour que les autres puissent vivre « mieux que ça ».
Même si parfois c’est en survivant qu’on apprend à vivre. En trouvant au prix d’un effort gigantesque l’équilibre fragile entre la mélancolie et la simplissime joie de vivre
Ensemble
Ici
Et maintenant.
Et ce sont bien des survivants qu’on croise au gré de ces déambulations dans une ville réputée pour son calme et sa prospérité, peut-être aussi son manque de chaleur humaine.
Revers de la médaille glauque pour tous les oubliés de la bonne vie, des exilés, comme Alexandra, ou simplement ceux qui ont dérapé en cours de route et qui essaient de s’accrocher tant bien que mal à ce qui leur reste.

Extrait

C’est le début du mois de juin. Il fait doux dans la ville de L.
– On dit que cet été sera chaud.
– On dit qu’en août arriveront des nouveaux manèges. Plus grands, plus rapides, plus hauts que les anciens… Les enfants hurleront en les essayant. L’été passera vite. Il passe comme un jour…
Le copain d’Angel dit
– Pendant tout un temps, j’ai beaucoup réfléchi à ce qui fait que ce lieu, cet effrayant lieu L. où nous vivons, produit chez les gens quelque chose de si important. Quelque chose d’irrémédiable. Comment vient dans tes yeux cette nébuleuse, cette grave et éternelle MÉLANCOLIE…
– La mélancolie? dit Angel.
– Oui, la mélancolie.
– Et alors?
– J’ai mis des années à comprendre que l’effrayant lieu L. n’y était pour rien…
Ils commandent d’autres boissons.
Les enfants sur la terrasse jouent aux bulles de savon.