
« Du groupe de quarante otages expédiés par la Gestapo bruxelloise au camp de mort de Mauthausen, quatre, dont moi, ont survécu au moment de la libération. […]
C’est le 6 juin 1945 que je remis mes pouvoirs aux mains du colonel Joyce et que j’entrepris mon retour en Belgique. J’y ai retrouvé le 9 juin 1945 mes parents, ma femme et mon enfant.
Je ne rentrais pas les mains vides… J’emportais avec moi, outre mon uniforme de bagnard, ce carnet écrit de ma main où j’avais rassemblé mes poèmes, expressions de mes émotions, de mes peurs et de mes révoltes.
Si je reprends […] la publication de ces textes, c’est dans le but de montrer d’abord combien la poésie peut assister l’homme dans les pires conditions de désespoir et de survie. Et ensuite, d’amener les jeunes d’aujourd’hui, dont nous avions l’âge à l’époque, à comprendre l’horreur de la dictature et du racisme.
Que ces poèmes ressuscités éveillent dans le cœur de ces jeunes, en ce nouveau millénaire, la vigilance et la volonté de combattre chaque jour pour la liberté et la dignité de l’homme. »
— Arthur Haulot, extrait de l’introduction