
Yvon Schmitt est l’incarnation d’un paradoxe : il peut faire preuve de suffisamment de souffle pour courir un marathon, mais il est aussi capable d’adopter la posture du sprinteur qui déploie en quelques secondes l’énergie nécessaire pour écrire des aphorismes qui font mouche.
Ses Sidérations distinguées sont un florilège de brèves où il fustige la bêtise de ses semblables avec une verve percutante, une drôlerie bienvenue et un talent enfin reconnu.
Extrait
Heureusement qu’il garde sa laideur pour un usage personnel.
Quand pour une fois il pleut des idées, ces imbéciles ouvrent leur parapluie.
L’auteur si plein de lui-même, la défécation ne lui suffisant plus, se vide en écrivant.
On embrasse les yeux fermés, comme on souffle instinctivement sur la soupe trop chaude.