
Plutôt que de dérouler une narration au sens habituel, ce roman nous offre six portraits, tour à tour drôles et pathétiques, d’une même femme. En divers lieux : le tram à Bruxelles, la mer, le miroir de la salle de bains… se déclinent les incarnations de Jeanne et de Gilles aux noms de légende, des possibles qui ne se réalisent que dans le regard d’autrui. La réalité de Jeanne est celle d’une femme dans notre monde cannibale, où le souvenir est preuve de la seule réalité irréfutable, l’absence. Où il faut appartenir, même au prix de sa propre disparition ; où se découvre la liberté d’aimer ses chaînes ; où l’on détruit ce qu’on aime le mieux. Un monde clandestin, enfin, où dans le plus profond de l’autre s’ouvre un chemin vers soi.
À la fois dévorée et dévorante, mère attentive et ogresse, enchaînée et libre, cynique et ingénue, victime et bourreau, voici Jeanne en personne. Vivante !