
Auguste Blanqui (1805-1881) était un révolutionnaire républicain socialiste français qui s’est battu pour des idées neuves à son époque : le suffrage universel, l’égalité homme/femme, et la suppression du travail des enfants. Prônant la révolution par la violence, il fut emprisonné une grande partie de son existence, ce qui lui a donné le surnom de « l’Enfermé ». Il est l’auteur de Défense du citoyen Louis-Auguste Blanqui devant la cour d’assises (1832) ; Instruction pour une prise d’arme (1866) ; la Patrie en danger (1871) ; et la Critique sociale (1886).
Livre rédigé en prison par celui qu’on surnommait « l’éternel conspirateur », l’Éternité par les astres (1872) est une étonnante réflexion cosmologique qui a inspiré Nietzsche pour sa théorie de l’éternel retour. Comme l’a écrit Walter Benjamin : « L’aspect bouleversant de cette ébauche est qu’elle est totalement dépourvue d’ironie. C’est une soumission sans réserve et, en même temps, c’est le réquisitoire le plus terrible qui puisse être prononcé à l’encontre d’une société qui projette dans le ciel cette image cosmique d’elle-même. Le texte, qui est, quant à la langue, d’un relief très marqué, entretient les relations les plus remarquables autant avec Baudelaire qu’avec Nietzsche. »
Cette « spéculation cosmologique » est bien plus qu’une curiosité. Ce texte à la fois scientifique, poétique et philosophique mérite d’être redécouvert. La riche préface de Jacques Rancière l’éclaire d’un jour nouveau.