• Publié le 3 octobre 2021

Du 28 septembre au 10 novembre, la troisième édition du Festival de littérature indépendante belge propose un cycle de rencontres hebdomadaires à la librairie Météores (Bruxelles), en partenariat avec Les éditeurs singuliers.
Les rencontres commencent à 19 heures.

28 septembre
Créer une ligne éditoriale
Créer une maison d’édition à la ligne bien marquée, à l’heure des grandes concentrations éditoriales, c’est le défi qu’ont relevé Sara Dombret et Pascaline David. Les éditions Névrosée rééditent des œuvres de fiction du patrimoine littéraire belge devenues introuvables, en particulier de femmes écrivains. Les éditions Diagonale se consacrent à l’édition de premiers romans, et publient aussi de grands entretiens avec des romanciers confirmés qui ouvrent les portes de leur atelier de création. Rencontre avec les deux éditrices.

6 octobre
Les belles fidèles
Depuis toujours la bande dessinée s’inspire du patrimoine littéraire. Cependant, ces adaptations ont mauvaise réputation. On les accuse de desservir à la fois la littérature dont elles s’inspirent et le médium de la BD. La vogue récente des adaptations littéraires dans le domaine du roman graphique invite à revenir sur ce préjugé et à examiner les formes de ce type de transpositions, souvent originales et ambitieuses. Avec Jan Baetens (Adaptation et bande dessinée, Les Impressions Nouvelles) et les bédéistes David Vermeulen (Fritz Haber, la Naissance de l’humanité) et Alain Munoz (D’ailleurs).

13 octobre
Cécile Massart
Le débat sur la fermeture ou non des centrales nucléaires a toujours cours mais les déchets radioactifs leurs survivront et représenteront une menace environnementale très sérieuse pendant des milliers d’années. Depuis 1994, l’artiste Cécile Massart (Sarcophagi, La Lettre volée) explore, réfléchit et œuvre à l’échelle de la planète à l’émergence d’une véritable conscience du nucléaire et du traitement de ses déchets dans nos paysages et nos sols. Elle arpente ainsi les sites destinés à l’enfouissement des déchets radioactifs pour proposer des marqueurs durables pour ces sarcophages qui vont traverser le temps mais aussi des laboratoires et des abris pour accueillir cette pensée du nucléaire.

27 octobre
Christine Aventin, une poésie des failles
En avril dernier, Christine Aventin publiait FeminiSpunk (Zones), un essai sur le potentiel révolutionnaire des filles, sur la puissance et la joie des luttes ; un livre écrit pourtant au sortir d’une année tourmentée, dans lequel elle s’est obligée à taire ses douleurs, ses difficultés, son abattement. Scalp (L’Arbre à paroles) est né tout naturellement dans la foulée, pour accueillir tout ce qui avait été tu dans FeminiSpunk et qui exigeait néanmoins d’être dit.

29 octobre
Raconter son quartier, le défendre
Comment raconter un quartier, une ville, un pays, à partir de ses rues ? Dans Maroxellois (Couleur livres), Omar Bergallou immigré de la deuxième génération, appréhende les opportunités sociales, culturelles et intellectuelles que lui offre la Belgique, pour s’en nourrir et cheminer dans une histoire périlleuse qui dépasse le sens de l’exil. Gwenaël Brees, dans Quartier Midi. L’Urbanisme des bouts de ficelles et du sacrifice (Aden) revient sur les grands projets immobiliers qui ont dévasté le tissu urbain des quartiers populaires ainsi que les contestations qui en découlent.
Leur conversation sera encadrée par l’Union des locataires marollienne qui a pour but de lutter pour les bonnes conditions d’habitations des locataires d’un quartier connu pour ses plans de « rénovation urbaine » et des luttes qui s’y sont opposées. François Ghislain, ancien salarié du Comité d’action des Marolles et auteur du tour « Marolles, 1000 ans de lutte » sera présent. L’événement aura lieu au Pianocktail, endroit tout aussi emblématique du quartier (sous réserve de confirmation).

3 novembre
Paroles données, paroles perdues
Alors que la crise sanitaire révèle les profondes inégalités sociales et de santé de nos sociétés, le livre du collectif Sylloge Paroles données, paroles perdues (maelstrÖm) se fait l’écho du monde de la rue, depuis l’expérience des premiers concernés : des paroles recueillies pendant plusieurs années lors de discussions entre personnes sans abri, travailleurs sociaux, quidams, dans des lieux d’accueils bruxellois. La discussion sera encadrée par les membres du collectif Sylloge et par le Syndicat des immenses.

10 novembre
La langue à distance
Quatre poètesses et poètes, quatre voix très différentes écrites, chantées et lues durant le moment singulier que furent la crise en cours et ses périodes de confinement. Comment écrire, aimer, lutter et combattre ce qui nous arrive ?
Aurélien Dony propose avec Amour Noir (maelstrÖm) un recueil passionné et construit autant dans la colère que dans l’amour. Les textes acquièrent une autre dimension lorsqu’ils sont lus à haute voix.
Christine Guinard a saisi l’occasion du confinement pour voir Bruxelles (et parfois Paris) respirer autrement. Autour de B. (Unicité) déploie sa vision d’une ville à l’arrêt, accompagnée de photos de France Dubois.
Dans Soixante-neuf selfies flous dans un miroir fêlé (L’Arbre à paroles), Karel Logist tente de saisir une perception particulière du contemporain, celle d’un poète qui écrit sans relâche depuis 1988 et qui, sans tomber dans la nostalgie ou le ressentiment, regarde les choses changer, parfois avec lassitude, jamais avec désespoir.
Dans Une longue dissonance (maelstrÖm), Tom Nisse empoigne en soixante-six sizains une époque qui le malmène à travers la douleur de la beauté de l’amour qui font le sel de l’existence.

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