Alexandre Blok (1880-1921), poète russe dans la tourmente révolutionnaire, guetteur d’aube, fut de ceux qui engagèrent la poésie lyrique dans la tempête qui souffle sur le Monde terrible, le monde de la beauté et de l’infortune. Alexandre Blok a éprouvé l’abîme dans la détresse du monde, attentif à la trace de ce qui s’est enfui. Entre le chien cagneux de l’ancien monde et le Christ blanc de la révolution rouge, difficile est le milieu où se risque l’existence, dans la captation du « plus vaste cercle ». Le désir de Révolution n’est que la manifestation de l’existence en balance, entre l’ouvert de l’ouragan et l’indigence de l’époque. Aussi ce désir est-il le signe d’un risque encore plus grand.