286 jours est l’aboutissement d’une démarche commencée par Frédéric Boilet il y a vingt-cinq ans avec 36 15 Alexia et prolongée il y a douze ans avec l’Épinard de Yukiko, sur le thème du désir, du sentiment amoureux, du don réciproque entre l’artiste et son modèle. C’est la chronique sur le vif de l’histoire d’amour vécue avec Laia Canada, une jeune artiste espagnole, de la première rencontre à la séparation, de la passion érotique des premiers jours aux dernières crises de larmes. C’est un film de papier, un reportage en caméra subjective, un journal photographique très intime où le regard de l’homme et celui de la femme ne cessent de s’échanger, jusqu’à parfois se confondre. C’est aussi une déchirante déclaration d’amour où chaque lectrice, chaque lecteur retrouvera quelque chose de ce qu’il a vécu ou de ce qu’il aurait aimé vivre. Avec une audace un peu folle, 286 jours cherche à saisir l’impossible : le bonheur de l’instant, la fièvre des corps, la fragilité de la relation et finalement son mystère. Si le livre est cru, il est surtout d’une infinie délicatesse, au-delà de l’impudeur, et d’une invention formelle qui ne cesse de surprendre.