
Dans À la marge du ciel, passé et présent se mêlent intimement sur la voie d’un futur à façonner. Poème après poème, la vie sourd, circule, porte, désarme parfois, blesse souvent… Mais l’espoir et le rêve, mais l’amitié et l’amour sont autant d’onguents sur les plaies, contusions et autres peines. Ces indispensables outils de survivance nous rendent même, de temps à autre, immortels par l’intensité des moments partagés et des souvenirs engendrés. Une lumière précieuse qui nous accompagnera le jour où nous refermerons la dernière porte derrière nous.
Extrait
Des brins d’herbe graciles
Tremblant dans la rosée,
Des bourgeons audacieux
Gonflés du désir d’être,
Tout le printemps hissait
Sa fragile clarté
Comme un premier soleil
Après la longue nuit.
Et dans le tronc des arbres,
On sentait battre un cœur
Lentement sous la paume
Bleue du ciel tutélaire.
Fol été déboulait
Comme une joie primaire
Mettant la nuit en berne
Et la lumière en perce
Pour allaiter la vie
Dans le moindre feuillage.
***
Filante silencieuse
À la marge du ciel,
Un train pourfend la nuit
De sa puissante étrave.
Vers quelle gare ultime ?
Pour quel vœu formulé ?