Il y a dans cette oeuvre une grande continuité créatrice avec en permanence une voix singulière, preuve d’une identité conquise très tôt et constamment ressourcée. Mais cette trajectoire n’est ni univoque ni rectiligne. Sous le flux des images et des mots se révèle une économie subtile du rythme créateur. Ce rythme oscille entre une volonté et un besoin : volonté d’explorer, de déchiffrer, besoin de renouer le lien avec soi. Mais, justement, cette alternance est parfois imperceptible, comme si une éthique de la pudeur s’étendait pleinement aux choix esthétiques… Très tôt, Michel Cosem a lié en un seul désir l’éclat de la beauté et de la vérité aux lieux à conquérir.