S’agit-il d’une méditation poétique, d’une pensée opérant sur la condition de l’auteur doublement confronté à la vie et à son écriture ? Ou de fragments où viennent s’inscrire entre la prose introspective et la solitude arpentée ? En définitive, tout cela se trouve à divers titres ou de diverses manières dans cette suite d’aphorismes dont on ne saurait dissocier l’une ou l’autre de ses multiples formes d’expression. Il s’agit d’une réflexion poétique, audacieuse, hardie, puissante en ses moments d’intensité provocatrice, constitués de visions spontanées qui ne laissent que peu de chose au hasard. L’énergie qui s’y dégage est faite de révélations qui engagent le lecteur tout autant que son auteur non pas dans une simple contemplation de la vie mais bien dans le rapport qui se noue entre les mots et le monde, entre la condition humaine dans ses aspects les plus sensibles et la parole qui en cerne les conditions. Il ne peut y avoir alors de dernière parole prononcée, seulement la possibilité de poursuivre qui donne sens aux vérités les plus intimes. Puisqu’il est des torrents dont le cours jamais ne se laissera réguler. Que les berges soient prévenues.
Né à Liège en 1980, Harry Szpilmann a fait des études en philosophie et en arts du spectacle à l’Université libre de Bruxelles. Il est l’auteur d’une dizaine de livres de poésie publiés au Taillis Pré et au Cormier. Lauréat du Prix-Émile Polak en 2012 et de la bourse de poésie SPES 2015, photographe amateur et traducteur à ses heures, il a récemment séjourné à Berlin, New York et Istanbul. Il réside actuellement à Mexico où il se consacre à l’écriture.