Film culte de 1976, sorte de douloureuse comédie de libération sexuelle, Anatomie d’un rapport offre un tableau vivant de son époque, et plus encore : un couple mythique, tel un Beauvoir-Sartre de cinéma, prouve que cet art est un instrument de savoir ; pour ceux qui l’ont fabriqué et l’ont vu, il se propose comme un prototype de film nouveau basé sur une idée saugrenue : filmer le(s) sexe(s) sans érotisme. […]
[…] Deux inconnus (jamais nommés) se retrouvent dans un lit sans parvenir à se satisfaire de cette situation. Comble de la déception – ou de l’humour –, on peut se demander si les amants des années 1970 ont failli désespérer de l’amour physique. Dès lors, Claudine Le Pallec Marand revient à ce film pour lui-même, mais aussi pour mieux comprendre une histoire collective, et suivre pas à pas la pédagogie cinématographique et sexuelle impulsée par le réalisateur le plus burlesque de la Nouvelle Vague, Luc Moullet, lui-même bousculé par sa compagne féministe Antonietta Pizzorno.