L’Œuvre d’ Aragon est une fête, une fête que nous ressentons, que nous partageons. (…) Son lyrisme de l’amour est celui de la chair bien portante et des sens où la femme peut librement régner. C’est ainsi qu’étaient les princes, trop lourdement chargé de bijoux. Mais, on les voyait briller dans la grisaille et ils entraient dans les contes comme des feux. Aragon est un conte, une histoire de mots que l’avenir n’effacera pas. Il a mis une sorte de couronne au front des femmes. Nous lui en sommes reconnaissantes. Et lui, il restera longtemps après sa mort, je crois, l’amant secret des femmes inconnues.
Dans la nuit du 26 au 27 janvier 2004, Andrée Sodenkamp a pris son dernier envol. Un oiseau est passé et nous n’en avons rien su. Son signe des gémeaux en faisant un être des empires légers et enfin cette «femme des vieux jardins, hôtesse d’hirondelles» a traversé le miroir pour y savourer l’espace. La saveur chez Sodenkamp était le royaume de l’opulence : «Je me sens aussi pleine de vie qu’un fruit qui serait prêt à éclater sous la dent».