• Sous-titre:
  • Auteur(s): Anne Bonhomme
  • Éditeur: Le Coudrier / Le Coudrier
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Illustrations de Simone Devylder. Préface de Piet Lincken.
  • Format: 14 x 20 cm
  • Nombre de pages: 85 pages
  • ISBN: 978-2-930498-43-0
  • Parution: 2013
  • Prix: 15 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué (Belgique). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Lorsqu’on ouvre le dictionnaire au mot archives, on lit qu’il s’agit d’un ensemble de documents relatifs à l’histoire d’une ville, d’une famille ainsi que le lieu où sont conservés ces documents. Cette matière peut être évidemment fort variée, et les Archives de ce livre le sont tout autant, divisées d’ailleurs en trois parties. Elles mettent en lumière « un monde premier », « la musique de la terre », à côté des mythes, réels ou supposés, des rites, des croyances populaires, comme si ces Archives voulaient nous ramener à la naissance du monde. C’est ainsi qu’Anne Bonhomme, dans une écriture qu’on pourrait qualifier d’anthropologique, nous amène à prendre conscience que notre appréhension du monde ne peut être univoque, qu’on ne saurait conformer toute culture, ni même toute nature, à notre époque et à notre société anxiogènes sous le fallacieux prétexte que ce monde, tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, serait nôtre, définitivement, que nous en connaîtrions tous les rouages et que, comme on dominerait sa propre vie, nous le dominerions avec certitude, méthodiquement, rationnellement. Lieux, peuples, animaux occupent ces pages comme si le temps n’avait pas de prise, alors que tout, dans notre civilisation – dont c’est sans doute une des pathologies – est corseté par un temps défiguré, pressurisé, un temps confondu à l’urgence du besoin, ce besoin constant d’avoir qui voudrait se passer d’être. L’auteure, par des poèmes allongés en vers courts, trace un cheminement, à la manière de celui qui retracerait des pistes immémoriales, en une sorte d’archaïsme qui évite sagement d’exposer une thèse, même la plus captivante fût-elle, mais plutôt de nous conduire dans un creuset d’éclaircissement, semblable à découvrir au fond d’une forêt une clairière ouverte, là où une hutte témoignerait d’un passage.

Extrait de la préface de Piet Lincken

Extrait

L’île FRASER est un paradis perdu
heureusement perdu
une épouse divine allongée
un rêve d’île
que la mer caresse et
caresse
l’aube mirabelle a blanchi les
sables
l’échassier timide sort de
la forêt
pas légers vie hésitante
la lumière coule des dunes rouges
vers la vague
les fougères géantes et les palmiers
de CUNNINGHAM cachent
le serpent vert jade
les fleurs scintillantes
l’opalescence des trous d’eau
l’île s’étire
tellement magique tellement
brillante et douce
alors tu salues la beauté
danseur du monde
aux quatre coins
ton chant s’élève et tremble
l’île FRASER
est un monde premier