Composé de quatrains, ce recueil intimiste et sentimental comporte deux parties intitulées respectivement « Poème des simples » et « Je t’aime ».
Ici le cœur est convoqué, aussi foin des présentations pensées… En voici quelques extraits :

( Poème des simples )

Nous nous tenions la main
Sans peur du lendemain,
Quand l’amour l’habite
Son chemin s’invite.

Quand l’amour s’y loge
On ne sent pas passer
Le temps à l’horloge
Découche du passé.

Sont essuyées les pluies
Et les années aussi
Le temps a fait place
Instruit son espace.

Je t’aime tous les jours
Qu’essaime notre amour
Sur le métier des temps
La rime des instants.

À toi ma sœur d’âme
J’ai bu du calame
La fleur des tendresses
Au cœur des détresses.

À de funestes sorts
Me condamnaient les morts
Imprimé de remords,
De vivre, j’avais tort.

J’ai fait bon naufrage
Dans ton équipage
Gagné le rivage
D’aimer de mon âge.

**

( Je t’aime )

Je t’aime comme l’aube
Au grand jour se dérobe,
Quand au val embrumé
Se dévoilent les fées.

Je t’aime femme
Au foyer de mon âme
Ta table est mise
Et parée l’assise.

Je t’aime au fil des fleurs
Comme aux blanches nuées
On voit filer les heures
Qu’on saisit à la volée.

Je t’écris d’un avril
Dont est fleurie la haie,
Aux cuisantes gelées
Qu’essuie le juvénile.

Dieu donne puis reprend
Dit-on, comme à l’estran,
La mer insondable,
Les châteaux de sable.

Aux marchands de sable,
Dieu dresse la table,
S’assure par l’usure
De nous coucher poussière.

Au fond de la boîte
De Pandore reste
L’espoir, que broie le noir,
D’éveiller un regard.