
Dominique Saint-Dizier tricote ses aphorismes avec patience, comme il le fait pour réaliser ses trognes muettes, portraits n’utilisant que trois lettres qu’il reproduit à l’envi.
Ce quatrième recueil publié chez Cactus inébranlable se savoure comme un chocolat, se déguste comme un vin vieux.
Le lecteur n’est convié ni à une fête galante ni à une croisière littéraire, mais se trouve confronté à des embouteillages stylistiques, bidouillages métaphoriques, dégazages sémantiques et autres calembours-hâtifs.
Spirituel, poétique et surprenant.
Extrait
Victor Hugo me confia un jour : « Vous lire est un véritable enchantement. » Je l’ai cru mais pas tout de suite.
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Il n’est pas très fier de voir la femme qu’il aime pendue à son bras.
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Ma grande fierté est d’avoir brillamment tout raté.
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Je ne voudrais pas être la muse d’un poète qui ne rigole jamais.
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On devrait commencer à s’interroger le jour où l’on n’a plus de questions à se poser.