Ce livre est une lettre que Sabine Huynh a écrit en 2014 au grand poète américain Allen Ginsberg, vingt et un ans après l’avoir rencontré. Elle relate leur rencontre fortuite de 1993 et remercie le fils spirituel de Whitman pour ses poèmes, tout en les analysant et en évaluant l’impact libérateur qu’ils ont eu sur sa vie et sur sa propre écriture. Ce texte riche et intime, à mi-chemin entre l’essai, la confession, le témoignage, le commentaire, la biographie et l’épistolaire cite abondamment le poète-phare de la Beat Generation, avec des traductions effectuées par Sabine Huynh elle-même. Un livre qui plaira autant aux connaisseurs de l’œuvre de Ginsberg qu’aux non-initiés. Les éditions maelstrÖm fêtent avec cette publication les quatre-vingt-dix ans d’Allen Ginsberg.
Extrait
Sans que la vie ne m’ait fourni un seul indice, je me suis retrouvée ainsi face à vous, à moins d’un mètre de vous, Allen Ginsberg, un poète mondialement connu dont j’avais bien sûr entendu parler, mais que je n’avais pas encore lu, mes lectures en poésie anglaise se limitant alors aux classiques qui m’avaient été imposés par mes études de littérature anglaise […].
Je crois que je n’ai trouvé le courage de vous adresser la parole que parce que je vous avais trouvé fatigué, lippu, âgé, frêle, l’air digne, un peu triste et fort sympathique – terriblement touchant par votre vulnérabilité à découvert, comme un coeur sur la main, tendu vers nous.