C’est parce qu’il a voulu que son propos soit concret, préhensible — Die Wahreit ist concret, la vérité est concrète, c’est sa phrase favorite — que Brecht s’est converti au théâtre et qu’il a écrit une poésie qui ne s’aventure presque jamais dans les contrées de l’indicible, du flou artistique et incommunicable. La poésie de Brecht est avant tout communication, échange, dialogue. Elle fournit à son lecteur des indices, des signes, des preuves ; à lui de faire le reste du travail, de tirer la conclusion qui s’impose, même si elle n’est que provisoire.
Jacques De Decker (1945-2020) est un auteur multiple. Fils du peintre belge Luc De Decker, germaniste de formation et parfait polyglotte, il exerce ses talents dans l’écriture dramatique, dans le roman et la nouvelle, dans l’essai et la biographie et part à la rencontre des plus grands auteurs de l’histoire littéraire en traduisant ou en adaptant certaines de leurs œuvres.
Pendant plusieurs années, il a dirigé le service culturel du quotidien belge le Soir, tout en poursuivant son œuvre de romancier (la Grande Roue, Parades amoureuses, le Ventre de la baleine), d’auteur dramatique (Petit Matin, Grand Soir, Tranches de dimanche, le Magnolia), d’essayiste (les Années critiques, En lisant, en écoutant) et de biographe (Wagner, Ibsen).
En 1997, il a été élu à la succession d’Albert Ayguesparse à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, dont il a été le secrétaire perpétuel de 2002 à 2019.