Le recueil s’ouvre sur une préface de Pierre Garnier :
« Ici, c’est une femme qui blasonne son corps. Ce corps est son sujet, son objet, sa propre histoire. Corps-soleil – corps-lune – corps dont les os ne sont plus et sont déjà rochers, le cœur plus et déjà vague, le ventre plus et déjà plage. »
Recueil de poèmes visuels évoquant le corps féminin à travers l’illustration d’une série d’expressions où différents adjectifs sont accolés au mot « corps » : corps libre, corps abandonné, corps sec, corps flottant, corps musical, etc. La création visuelle se fait autour de la lettre O, accompagnée d’un signe donnant à voir ce que le poète a voulu exprimer.
Née dans le Palatinat, Ilse Garnier (1927-2020) est élevée dans la culture classique allemande par son grand-père. Après la guerre, elle rencontre le jeune poète français Pierre Garnier qu’elle épouse et avec qui elle fonde un courant de poésie d’avant-garde : le spatialisme. De la fin des années 1950 aux années 1970, ils cosignent leurs œuvres expérimentales et côtoient les avant-gardes artistiques et littéraires françaises et internationales : Henri Chopin, Bernard Heidsieck, Julien Blaine mais aussi Raoul Hausmann, Heinz Gappmayr, Eugen Gomringer, Seiichi Nikuni, Haroldo et Augusto de Campos sans quitter leur ancrage en Picardie.