• Sous-titre: Quand le peuple sioux rencontre un collectionneur inspiré
  • Auteur(s): Philippe Fiévet
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Récit
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 232 pages
  • ISBN: 978-2-807004-37-5
  • Parution: Avril 2024
  • Prix: 23 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Brûlure indienne raconte la vie de Franck (François Chladiuk, le médiatique propriétaire du Western Shop à Bruxelles), dit Lone Wolf, qui, à partir de pièces authentiques abandonnées par des Sioux Lakotas après l’Exposition universelle de Bruxelles de 1935, a constitué une collection prestigieuse, exposée au musée des Confluences de Lyon, aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles et au Buffalo Bill Museum & Grave de Golden. Dans la réserve de Pine Ridge, au Dakota du Sud, Frank s’est lié d’amitié avec un de leurs descendants, Walter Littlemoon. Ce récit aborde aussi l’univers des collectionneurs, naissance d’une passion, intervention du hasard, souci de tracer le parcours des objets, recherche des hommes qu’ils cachent. Dès lors, une telle collection devient un trait d’union entre des êtres, ici un Bruxellois passionné d’Amérique et les Sioux Lakotas dont la culture a été quasi anéantie par « l’homme blanc ».

Extrait
C’est un homme d’une haute stature et d’une constitution encore robuste pour son âge qui s’avança, légèrement hésitant, vers le pupitre rétroéclairé. Walter Littlemoon n’avait aucun papier en main. Sa voix forte résonna à l’entrée du musée et c’est une langue d’une étrange beauté qui prit possession des lieux, non sans gravité. Dans l’assistance, personne ne comprenait, mais tout le monde écoutait. À la fin de son intervention, Walter traduisit lui-même son allocution en anglais, non sans se permettre une réflexion ironique qui fit rire le public. Ensuite, ce fut au tour de la conservatrice de transposer en français : « Mesdames, messieurs, je vous remercie infiniment pour votre accueil chaleureux. De voir tant de monde me réchauffe le cœur, j’ai rencontré à Lyon des personnes bienveillantes qui ont pris soin de moi et ont fait preuve d’une gentillesse extraordinaire. J’ai perdu mon père en 1942, lorsqu’il a été frappé par la foudre, et c’est seulement la deuxième fois de ma vie que je vois tous ces objets qui ont été portés par ma famille ; la première, c’était à Denver au Buffalo Bill Museum & Grave, il y a plusieurs années déjà. Je suis profondément honoré et je ressens à la fois de la fierté et beaucoup d’émotion à les voir rassemblés ici. Ils font partie de notre peuple ; nous ne sommes pas des Indiens, mais des Lakotas, c’est-à-dire avant tout des êtres humains. Nous sommes venus de très loin et nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir. Voir cette exposition me relie à mon père, à ma mère, à mes frères, à ma sœur et à tous les miens ; elle me donne une force et une confiance que je n’avais jamais connues auparavant. Je vous en suis reconnaissant. »