Y a avait-il une autre ville ici, autrefois ? C’est la question qu’on est en droit de se poser en se plongeant dans ce Bruxelles disparu, tant la ville a changé, ne fut ce qu’aux XIXe et XXe siècles.

Les images sont réelles mais leur assemblage est un leurre. Car tout cela n’a jamais coexisté : les remparts, le solarium d’Evere, la Maison du Peuple de Victor Horta, la Senne à ciel ouvert dans le centre-ville, le pavillon de l’Expo 58 place De Brouckère, l’hôtel des Monnaies à Saint-Gilles, le Palais des Sports à Schaerbeek…

C’est une construction mentale qui associe les bâtiments, les monuments et les espaces verts emblématiques de plusieurs époques. Un improbable patchwork. Avec un point commun tout de même : ces sites ont tous disparu du paysage urbain. Ils appartiennent à un passé pluriel. Leur souvenir est entretenu par des noms de rues, des lieux-dits, des stations de métro… voire des enseignes de bistrots.

Ces disparitions n’ont pas toujours été négatives. Elles participent d’ailleurs à une évolution qui — chose rassurante — est toujours en marche et fait de Bruxelles ce qu’elle est aujourd’hui : une ville qui refuse d’être figée.

Soixante sites pour se créer une ville imaginaire… mais disparue.