Bureau d’études est le récit d’une aventure intellectuelle, commerciale et sociologique. Christian Gatard raconte son métier : fondateur d’un Institut d’Etudes internationales, il parcourt la planète depuis 25 ans. Ses missions : comprendre les motivations, observer et analyser les comportements, repérer les tendances, cerner les changements chez les consommateurs de la planète. Il enquête pour des entreprises (Chanel, Michelin, Durex, LVMH, Daddy, Accor, Unilever, entre des centaines d’autres) ou pour des agences de publicité (BDDP, Publicis, Australie, les Ouvriers du Paradis, entre des dizaines d’autres).

Sociologue de la consommation, donc, l’auteur propose une sorte de journal de bord reconstitué.Bureau d’études est la narration mi-tendre, mi-ironique d’un apprentissage permanent. Le héros navigue sur son bureau d’études, coquille de noix dans la mer démontée de la mondialisation, frêle mais insubmersible entreprise aux clients prestigieux qui font confiance à un consultant surprenant, original. Ses sujets d’enquêtes sont parfois étonnants, parfois dérisoires, toujours hauts en couleur. Ses projets personnels sont décalés. Ses amitiés sont sans faille.

Le narrateur est un chasseur. Dans ses grands jours il est l’insatiable rabatteur des jouissances sensorielles et intellectuelles, par petit temps, il braconne pour survivre au jour le jour. Chasse, braconnage, double version d’une quête ? C’est un texte de temps et de contretemps, écrit dans un rapport jovial avec le monde, avec assez de dérision et d’humour pour mettre les rieurs du côté du narrateur. A la fin, la ligne brisée prend la forme d’une spire ascendante, le récit fait un tour complet avec la rencontre virtuelle d’une princesse du Sarawak à peine entrevue autrefois. Les fils se renouent, le vagabondage avait du sens : tout s’est donc joué dans les premières secondes ! On ne fait que tracer son sillon encore et encore sur la parcelle qui nous est impartie.