La propagande sur les coûts salariaux (trop élevés !) est une des constantes du discours économique dominant.
En Belgique, sa dernière expression a pris la forme de “pactes”. Pacte de compétitivité, pacte entre les générations. Le premier s’est concrétisé par l’accord interprofessionnel 2007-2008, qui restreint les salaires au nom d’une compétitivité toujours dirigée contre les travailleurs. On ne demande pas au capital d’être compétitif ! Le second augmente l’offre de travailleurs (des gens âgés en plus sur le marché). L’un comme l’autre ont pour fonction de faire baisser le coût salarial. Donc, faire plier le travail devant le capital.
Ce n’est pas tombé du ciel, comme le démontre cet ouvrage. Le “processus de Lisbonne” est passé par là : la volonté des chefs d’Etat de l’Union européenne, depuis 1999, de faire du continent la zone économique la plus compétitive du monde. Comment ? En s’attachant en priorité à atteindre des bons “taux d’emploi” (plus de candidats sur le marché du travail) et, donc, imprimer une pression à la baisse sur les salaires, sur les conditions de travail et, partant, sur la vie de tout un chacun. Là, non plus, ce n’est pas un hasard. Ce carcan, qui dicte la politique socio-économique des Etats membres, est le fruit d’un lobbying industriel. Et les multinationales européennes sont très bien organisées…