
Étonnant poème anthropophage qui se nourrit « de toutes les façons possibles des petits plats faits de mots, phrases, idiomes singuliers », cette œuvre nous propose le déferlement de toute une bande d’animaux insatisfaits de leur petit pré, de leur grange, de leur condition. Gilberte la chèvre, Kouropatkine le cochon mutant, Mémé Dindon et les autres cavalent à travers l’univers vers la ville de Omsk, lieu de toutes les convoitises. C’est une véritable cosmogonie dévorant, broutant, ruminant et digérant autant de morceaux de l’Histoire secrète des Mongols que de bouts de diverses œuvres cannibalisées au passage.
Cavalcade, qui paraît aux éditions Rodrigol, connaîtra en juin 2012 une seconde édition, en France, au Clou dans le fer. Ces deux versions ne seront pas identiques. L’idée même de Cavalcade est de ne jamais être identique. De varier toujours, au gré des projets scéniques, des rencontres éditoriales et des supports audio et vidéo, comme une révolution perpétuelle. « Merci aux deux maisons d’édition d’avoir accepté de jouer à ce jeu de petit nuage mouvant », dit Vincent Tholomé.