Parole discrète que la parole poétique de Joël-Claude Meffre. Toujours il tente de s’approcher du plus insaisissable à la manière d’un recueillement qui vient inscrire dans la mémoire les instants vécus les plus aléatoires, et pourtant que l’on porte toute sa vie, les attentes les plus fondamentales parce que insaisissables. Dans la première suite de textes qu’il propose ici, qui évoque aussi l’instant d’une crémation, ce qu’elle signale de toute l’histoire de l’humanité, cet instant d’attention à la mort à travers l’attention portée au mort, sur lequel se construit une culture, une civilisation, même. Ces rites retracés par la redécouverte de traces enfin retrouvées, ce qui naît de « tous les gestes » en définitive, nous rappellent, si c’était encore nécessaire, que Meffre est aussi archéologue, et que sa lecture de tout ce qui compose notre monde, que tout ce qui vient des êtres, s’en trouve par là même traversée.
Joël-Claude Meffre est né en 1951 dans le Vaucluse (France). Il a passé son enfance en milieu rural et toute sa poésie indique combien il y reste attaché. Il vit aujourd’hui près de Vaison-la-Romaine. Archéologue, il a également effectué des études littéraires et de philologie. Il a publié ses premiers livres de poésies chez fata Morgana à l’invitation de son directeur, Bruno Roy.