La sociologie visuelle connaît depuis quelques années un regain d’intérêt au sein de la communauté sociologique tandis que les documentaires de Robert Flaherty, de Jean Rouch, de Raymond Depardon ou de Frederick Wiseman, les films de Dziga Vertov, de William Klein, de Jacques Tati ou de Ken Loach ou encore les photos d’August Sanders, de Walker Evans, de Nan Goldin ou de Martin Parr font désormais partie intégrante de la culture sociologique. Il serait donc regrettable qu’ils échappent à la formation en sociologie à l’université sous prétexte qu’il s’agit là de cinéma ou de photographie, d’autant que la photographie et la vidéo sont des outils dont le chercheur doit se saisir pour apprendre à voir la réalité sociale de manière non naïve et comprendre ce que regarder veut dire.

C’est en partie à quoi s’emploie cet ouvrage qui se présente autant comme un plaidoyer pour l’usage étendu de l’image en sociologie que comme un manuel destiné à s’exercer à la sociologie visuelle en développant des compétences propres au « regard sociologique ».

La sociologie visuelle se révèle à cet égard un merveilleux instrument d’investigation sociologique qui se double d’une pédagogie du regard.