Onze nouvelles.
Des personnages très différents évoluant tous dans des quartiers de Paris et confrontés à des phénomènes ou des situations extraordinaires.
À mi-chemin entre la littérature fantastique et le conte.
Du merveilleux qui puise ses racines dans le scientifique.
Une femme disparaît quand elle se met en colère.
Un scientifique démiurge s’inocule un produit qui abolit la membrane cellulaire.
Un vieux savant émigré de l’Europe de l’Est déambule dans la galerie de l’évolution, sous l’œil d’un rapace empaillé dont l’espèce est éteinte.
Un avocat rescapé des camps de concentration ne se souvient plus que de son futur.

Extrait

Il n’eut pas le temps de souffler qu’il vivait dans toutes les personnes de l’immeuble mais aussi dans tous les objets qu’il contenait, dans tous ses matériaux de construction. Il n’était plus qu’une tache qui continuait de s’étendre. En quelques minutes, il avait englobé tout le quai de Gironde, celui de Charente au-delà du canal. Il encaissait tout à la fois. Souffrances, douleurs, joies, orgasmes, atonies complètes. Son univers avait déjà dépassé les frontières du XIXe arrondissement et du périphérique. Il était le mouton qui broute l’herbe et l’herbe broutée, la pomme croquée et la dent qui la transperce, l’humus retourné et le ver qui s’y faufile. Les limites de la France étaient franchies. Il était la France et tout aussitôt la mer, l’océan et son contenu. La masse d’eau, les créatures des profondeurs, les baleines et le plancton. Il sentait tout vibrer, bien que son être fût pétrifié comme les roches que son esprit avait pénétrées.