Extrait:
rien qu’un chemin de terre
entre le ciel et l’eau
un chemin
pour frôler tout le blanc
Critique:
Avec Chemins du guet (qui a obtenu le prix de la Biennale Robert Goffin en 2002), Françoise Lison-Leroy traque ces petites choses qui ajoutent de la valeur poétique à l’existence et les note en brefs poèmes. Le guet du titre dit bien cette manière d’être au monde de l’auteure qui se veut attentive à ce qui l’entoure mais se montre plus souvent inquiète qu’émerveillée disant l’amère évidence // qui fait pousser les mots. Restent ces petits enchantements du quotidien : qui dessine des îles / sur la robe des vaches ? ou la source / traque déjà la mer. Ces Chemins sont balayés par le vent et connaissent ces morceau[x] de monde / où tu n’iras jamais. L’endroit et l’envers du monde, en somme. Pour ses écrits osés, Ovide finira sa vie en exil en Dacie ; pour d’obscures raisons politiques, le roi de Lydie offre sa femme, Nyssia, nue à l’admiration de son rival et… successeur.
Jack KEGUENNE