Écrire est toujours, en soi, une aventure. Écrire sur l’écriture en général est déjà une autre aventure, plus exigeante, plus ardue, moins facile à communiquer. Écrire sur l’écriture intime, non pas d’une manière théorique aboutissant à la production d’un système, mais en employant les notations intuitives, fugaces et dispersées recueillies au jour le jour par l’écriture intime elle-même, est une aventure très particulière parce qu’elle est sans précédent, sans ambition, sans enjeu, sans illusion, sans conclusion, en quoi, somme toute, elle ressemble au hasard de la vie, mais sans vouloir se l’avouer.
Axel Hardivilliers est un pseudonyme. Il dissimule une personnalité célèbre qui, souhaitant qu’on apprécie son travail pour lui-même et non en relation avec une notoriété qu’il a acquise par ailleurs, a choisi de demeurer dans l’ombre.
Admirateur de Pessoa, sa stratégie de dissimulation est celle des hétéronymes : c’est ainsi que, sous le nom de Charles Chauranne, Axel Hardivilliers a déjà signé aux Impressions Nouvelles un autre volume de journal intime : Cythereus. Ce dernier volume rassemble pour sa part toutes les entrées du journal ayant trait aux femmes, à l’amour et au désir dans leur rapport à l’écriture.