Vivre aux côtés d’un père absent. Boire son manque. Avaler son vide. Faire sien son silence et le transcender. Les poèmes de Pieterke Mol racontent une histoire. Celle d’une petite fille qui devient grande et qui, tout ce temps, accompagne la douleur de son père. De ce père abstrait presque insondable, Pieterke tente un portrait de lui et d’elle. Comment se glisser dans la mémoire et atteindre la croûte terrestre ? Comment toucher, sentir, humer, aimer le père absent ? Comment lui dire au revoir ?
Extrait
J’écrivais à ma mère de longues lettres d’amour. Ou de longues lettres de haine. J’exprimais combien, de tout mon être, aussi petit soit-il, combien je l’aimais, combien je la haïssais. Je n’écrivais pas de lettres à mon père. Ni d’amour ni de haine.