Gainsbourg, Kafka, Perec et les autres…
Neuf portraits d’hommes illustres voués à l’art d’écrire, de chanter ou de filmer.
Neuf hommes illustres auxquels Jean Yvane sacrifie en faisant sienne la formule : « Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense. »
Neuf portraits exécutés à la gouache, au pistolet ou à l’eau-forte, voire au couteau.
Bref, neuf exercices d’admiration.

Extrait

Et lui, à en juger certaines de ses pochettes de disques, homme ou femme ? Homme et femme. Pour Serge, affirmation et question ne font qu’un. Qui sait ? Qui ne sait pas ? Enfin, tout devient clair : pas de chaussettes, seulement les chevilles apparentes, puisque, quand on en met, c’est là qu’elles se portent. Taire pour suggérer. Montrer pour cacher. Et toujours et encore :
– Pourquoi la lumière ? Pourquoi l’ombre ?… Je t’aime moi non plus.
C’est-à-dire : Entre la vie et la mort. Expression sublime comme :
Entre les pins palpite, entre les tombes.
Un jour, cet accrochage avec un confrère devant dix millions de téléspectateurs :
– Des poètes, nous ? Pauvre con !
Arrogance de l’autre qui joue les grands artistes parce qu’il a composé quelques ritournelles.
– Je le revendique.
– Salope ! Vendu ! À côté de Chopin ! Rimbaud ! Tu portes ta guitare comme un maire porte son écharpe tricolore ! Berk !
Yeux rieurs et tristes, yeux mi-ouverts et mi-fermés dans la fumée de sa cigarette, entre deux accords qui feraient croire au ciel.
Si jamais tu viens danser chez Temporel…, menace l’autre.