Julie Roy est la discrétion même : elle se tient loin des bruits de la foule, de l’agitation médiatique. Sa poésie lui ressemble : discrète, tout en subtilité, le genre de poésie que le regard qui fuit ne remarque jamais. Ici, il faut prendre le temps, s’attarder : le poème en vaut la peine. Il relève d’un rituel où sont invoqués les jeux de l’enfance, la solitude des sans-abris, la solitude de tous dans la rue et, en définitive, cette impression profonde d’être tous à bord d’un bateau nocturne silencieux qui prends l’eau de toutes parts. La poésie comme solution magique.
Extrait
Au bureau de l’assurance-maladie
La fonctionnaire dit
Jetez pas vos photos
Donnez-les aux enfants
Ils dessinent des fleurs
Autour de la tête de matante
Je repars guérie
Des bouquets revolent
Autour de ma tête