
« Ce qui singularise ce nouveau recueil de poésie de Martine Rouhart, c’est son domaine d’investigation, son terrain de je. Il ne s’agit pas pour elle ici de scruter le clair-obcur, la pénombre ou la nuit constellée d’étoiles, lieux poétiques encombrés, mais d’explorer le jour, la clarté dans et derrière lesquels elle espère lever / un coin de secret sur soi, aller à l’extrémité du silence.
Comme si la vérité recherchée se trouvait à vue ainsi que dans la lettre volée de la nouvelle éponyme de Poe. Elle traque à la lumière du jour les indices de l’assassinat du réel, ce que le jour allume. Partant du déjà-vu, elle cherche, en praticienne du regard, les conditions du voir à venir. Cela peut être :
Sous les nuages
une course d’oiseaux
qu’on ne voit pas
Ou encore :
Les poèmes
qu’écrivent les hirondelles
en plein vol
sur le plafond du ciel
Éric Allard « Les Belles Phrases ».