En cinquante sizains croissants ou décroissants, deux jumeaux allaités à la Louve alternent leurs voix et caractères : à Di Maria l’italique, à Chenot le (gallo-)romain, pour dire De deux choses lunes, deux choses louves. Deux choses lunes : la nuit vide et le rêve plein ; deux choses louves : la grande famine et le cercle fraternel. Comme l’air a ses oiseaux et la mer ses baleines, la terre aussi porte ses animaux chanteurs qui vocifèrent ou déplorent. Enragés ou dolents en d’invariables et renaissantes lunaisons, les poètes sont d’insatiables enfants-loups que hante cette incertaine espérance : «Partir plus loin qu’ailleurs»…
L’auteur
Francis Chenot est né le 6 mars 1942 à Petitvoir, à l’époque commune de Tournay (qui comprenait aussi le hameau de Verlaine) englobée depuis dans Neufchâteau. De l’Ardenne, il a gardé les silences têtus et l’économie de mots qui caractérisent son écriture. Fondateur avec Francis Tessa, de la Maison de la poésie d’Amay et des éditions de l’Arbre à paroles, il a, en effet, peu publié : une vingtaine de recueils et de plaquettes en quarante-cinq ans.
Rio Di Maria, né le 18 juillet 1946 à Canicatti (Sicile) où il a vécu jusqu’à l’âge de onze ans, réside dans la région liégeoise. Études commerciales. Quarante ans de travail dans une entreprise métallurgique. Premiers poèmes en 1965. Premiers recueils entre 1973 et 1978. Retraité en 2006, il publie Éblouissements d’exil (L’Arbre à paroles) et, dès 2007, se remet à dessiner à l’encre de Chine. Depuis, ses dessins ont illustré diverses revues et livres, notamment Rackets du temps (L’Arbre à paroles), paru en 2014.