• Auteur(s): Élodie Simon
  • Éditeur: Le Cormier
  • Genre: Poésie
  • Format: 14 x 21 cm
  • Nombre de pages: 88 pages
  • ISBN: 978-2-87598-019-9
  • Parution: Décembre 2019
  • Prix: 15 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Maison de la poésie d’Amay (Belgique et Luxembourg). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Dès l’ouverture de ce livre, qui est aussi le premier recueil de poésie d’Élodie Simon, le lecteur est ébloui par l’inventivité de sa syntaxe, par l’éclat de son lexique, et par l’acuité de sa perception des choses et des événements. D’autant qu’elle refuse d’attribuer d’avance le sens de ce qu’elle approche et cherche à rendre par la parole poétique. Ainsi prend forme une véritable passion pour l’évocation des sensations relevant de la perception du fait de notre simple présence aux lieux, à ce qui les compose et nous les rend familiers, là où brûle le feu jamais apaisé de la perception sensible. Cette parole poétique n’hésite pas à se déplacer sur plusieurs terrains à la fois, et simultanément. Le sens de l’étrange dont elle fait preuve se rend disponible à tout événement. Souvent la saisie de ces événements conduit à l’évocation discrète de ce qui remonte de l’enfance, pour ne prendre que cet exemple. Et c’est toute l’expérience individuelle qui se transcende, pour atteindre dans ses assemblages si singuliers une intensité émotionnelle sans jamais céder sur l’attention continue et approfondie de la réalité. C’est comme si rien n’échappait à sa mémoire immédiate, au point que les similitudes, les différences et les répétitions dont est faite l’expérience propre de la vie parviennent à nous faire entendre les mots dans leur nudité où sous les habits d’une fraîcheur retrouvée. Ainsi cette poésie témoigne d’une mutation du regard que nous portons sur le monde, sur l’accélération des bouleversements qui en définissent les singularités tout actuelles. C’est le constat qui peut être fait de ce qui transforme le sensible, ici porté à la langue poétique. Il suffit, pour prendre la mesure des changements de perspective que l’auteure propose sans avoir l’air d’y toucher, de lire ce passage pour s’en rendre compte : de dédales en rameaux / d’errances en gestations / surgi d’imprévus modelages / il habite un lieu / où les traits ne cessent. Cette poésie porte en elle ce refus incessant de prendre retard sur la vie.