Composé de cinquante fragments divisés en quatre parties, ce livre de poésie tente de cerner la part sensible qui relève du rapport qu’entretient le corps avec tout ce qui le relie et le marque profondément dès lors que son attention la plus vive se voit sollicitée. Ces textes répondent aux mots du poète et peintre chinois contemporain Mang Ke : « Non nous n’avons rien dit / Rien que le langage de la chair ». Ces quatre suites poétiques témoignent du déroulé et de la fugacité des gestes touchant le corps, lesquels précipitent des impressions si fortes que leurs portées imprévues rejoignent les profondeurs de la vie et déchaînent l’imaginaire. En ces instants furtifs, ce qui prend forme et s’enroule dans le silence appelle sa représentation. Les corps coexistants s’y trouvent perturbés. Pris dans le dialogue de leurs proximités, leurs effleurements intimes faits de gestes si habituels, devenus si proche par leurs reprises, viendront rejoindre et surprendre la candeur d’accords inconnues ouvrant à l’inouï ; et à l’éveil des désirs qui se voient associés au plus vif du vouloir-vivre.
Pierre-Yves Soucy est né à Mont-Laurier (Québec) en 1948. Docteur en sciences sociales, il a été professeur à l’université du Québec à Montréal de 1975 à 1986. Il a également occupé la chaire Roland-Barthes à l’université de Mexico de 1998 à 2000 après avoir été responsable de la section de poésie et de littérature étrangère aux Archives et Musée de la littérature (Bibliothèque royale de Belgique). Codirecteur des éditions La Lettre volée et directeur des éditions Le Cormier, il est l’auteur d’une dizaine de recueils de poésies et de nombreux essais sur la littérature, la culture et l’art modernes et contemporains. Il dirige la revue de création et d’essais l’Étrangère. Ses textes sont traduits en plusieurs langues.