Le fil rouge de ma vie est la mort.
Je ne suis pas agent de pompes funèbres ni tueuse à gages.
Je suis née poète. Devenue juriste, philosophe et éthicienne, spécialisée dans les questions de la fin de vie.
Ma vie a été façonnée de morts abruptes ou annoncées.
Je me sens à l’aise pour évoquer la mort.
Mais esseulée.
La majorité ne veut pas en parler. Elle prétend que la mort a tort d’exister. Que c’est un échec. Que c’est notre devoir de ne pas trop y penser.
Grâce à cela, nous avons l’impression de la déjouer.
Je ne suis pas d’accord. J’ai constaté le contraire :
Ne pas en parler et fuir comportent un risque. Celui d’être aveuglé et paralysé quand la mort vous appelle.
Parler de la mort apaise, libère et nous aide à continuer à faire des choix vivants.
Jusqu’à la fin.