Attention ! chute d’aphorismes. Francis Chenot a le culot du fumeur de pipe, il nous assène doucement ses petites formules déliquescentes, des sentences définitivement provisoires. Il ouvre son sac à malices et trouve des « débiles sans manteaux », des « bavards adipeux ». Ça grince à tous les étages, ses vérités vagabondent sur les chemins de la poésie, elles y rencontrent quelques surréalistes (belges de préférence), avec ce merveilleux clin d’oeil à Achille Chavée, comme si le fantôme de la rue Ferrer à la Louvière hantait les rives mal famées de la Meuse. Francis Chenot nous offre ici ses « stères de silence » et quelques îlots de parole. L’aphorisme est ce petit caillou logé dans la chaussure de la grande Littérature.
Alain Dantinne
Extrait
À l’étal du boucher
c’est vraiment singulier
le phacochère
n’est pas trop cher
***
Désincarner la nostalgie
ne restent qu’un os à ronger
ou une noce à goût de sang
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Au vers devin
préférer
un verre de vin