Il y a Katia qui sculpte des statues géantes et Elena qui rêve le roman de sa vie. Deux sœurs qui ne se sont jamais quittées et qui pourtant ne se reconnaissent pas. Il y a une maison d’enfance habitée par les fantômes d’aujourd’hui. Il y a un éphèbe qui pose dans la serre-atelier et qui se prend pour sa propre statue. Il y a un sosie de Vladimir Nabokov, sourd comme un pot et avachi dans son fauteuil. Il y a un voyage en train qui n’a jamais existé. Il y a des enfants qui transgressent des règles invisibles et des adultes qui mentent pour eux. Il y a une famille où on est russe de père en fille et où on ne connaît la Russie que par le récit des voyageurs. Il y a Ismaël, si triste et si tendre, qui serait l’amoureux idéal, s’il n’était pas toujours si lointain. Il y a le temps désarticulé, qui confond le passé et l’avenir dans une même course contre la montre. Il y a un compte-à-rebours de trois semaines qui précipite l’histoire vers sa fin implacable. Il y a un joueur caché.
Maxime Lamiroy (1992-2024) a écrit dans la dernière année de sa vie ce roman éblouissant de maîtrise, hanté par une étrange mélancolie.
Maxime Lamiroy (1992-2024) était diplômé de trois masters (philosophie, langue et littérature russes, études de genres). Sa passion pour la littérature russe l’a amené à découvrir l’existence de nombreux textes russes encore inconnus du public francophone. Bien que les éditions l’Âge d’homme aient permis aux textes les plus essentiels d’être traduits, il reste encore une somme considérable de textes (principalement ceux de l’Âge d’Argent et du début des années 1920) à faire connaître. Maxime Lamiroy a créé la collection Kniga aux éditions Lamiroy afin de contribuer à la traduction de ce corpus précieux, en permettant à des textes importants mais plus atypiques de paraître en français.