• Auteur(s): Olivier Smolders
  • Éditeur: Yellow Now / Côté cinéma
  • Genre: Cinéma
  • Format: 17 x 12 cm
  • Nombre de pages: 156 pages
  • ISBN: 978-2-873405-05-2
  • Parution: Octobre 2024
  • Prix: 15 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Exhibitions International (Belgique et monde) Belles Lettres (France)

Entre expérimentation autodidacte et plaisir de l’artisanat, Edmond Bernhard fut un ­cinéaste-alchimiste, un laborantin transfigurant le réel en objets poétiques et concrets. Son œuvre tient en une seule séance de cinéma, environ deux heures, essentiellement composée de cinq courts métrages majeurs, tous réalisés entre 1954 et 1972. Ensuite le cinéaste n’insista pas, tenant petit commerce de scapulaires et autres articles religieux tout en distillant son enseignement à l’Insas, grande école bruxelloise fondée en 1962, où sa pédagogie exigeante, inventive et malicieuse irrigua dans la discrétion le meilleur du cinéma belge francophone pendant au moins deux décennies. Étrange personnage en vérité, une énigme pour certains, une curiosité pour d’autres et, dans tous les cas, le lumineux hasard belge d’un cinéma possible, affranchi de toute soumission au théâtre ou au roman. Dandy aux cheveux verts, coauteur d’une Apologie du jazz, rétif à toute forme de notoriété et indifférent à sa propre postérité, il semblait s’être promis de n’être jamais assez rien du tout, ce qui reste le plus sûr moyen de gagner sa liberté. Son désastreux ratage social, chèrement acquis, durement conquis, fit de lui un observateur sardonique de son temps, un badaud sédentaire, presque immobile, un peu comme dans ses films où tout se déplace sans avoir l’air de bouger, imperceptiblement, de l’intérieur, par en dessous, par infiltration.
Si l’essai d’Olivier Smolders, qui fut par ailleurs son élève, propose une analyse érudite et minutieuse de chacun des films du cinéaste, il se double d’une vibrante enquête biographique, visant à éclairer le paradoxe « Edmond Bernhard », tout en veillant scrupuleusement à ne jamais l’élucider totalement, pour mieux lui rendre hommage.