• Sous-titre:
  • Auteur(s): Louis Dubost
  • Éditeur: Les Carnets du dessert de lune / Pleine Lune
  • Genre: Nouvelles Contes Proses brèves
  • Péritexte: Linogravures d'Anah Merlet, préface de Lucien Suel
  • Format: 14 x 16 cm
  • Nombre de pages: 60 pages
  • ISBN: 978-2-930607-20-7
  • Parution: 2011
  • Prix: 12 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Maison de la poésie d'Amay (B). CEDIF/Pollen (F).

« Que Louis Dubost s’y entende à parler de nature, voilà un fait avéré dans le nom même du poète. Qu’il se place sous le patronage de Diogène peut paraître plus insolite. Pourtant, à la recherche des légumes du potager, on trouvera aussi, comme le fameux philosophe, l’humanité dans son ensemble, et pas seulement l’homme ordinaire, celui qui possède une jarre de jardin, propriété non bâtie, destinée à l’arrosage quotidien. Ajoutons que Diogène et le jardinier Louis Dubost connaissent tous deux l’importance d’une bonne exposition au soleil.
Dans le présent ouvrage, Abécédaire Métaphorique Appliqué au Potager, en compagnie des insectes, abeilles ou doryphores, voletant au-dessus des plantes, de l’ail aux tomates, nous parcourons le jardin et le monde. Nous sortons de l’enclos en restant dans le clos. Tout est texte et prétexte pour un voyage dans l’histoire et la géographie, les sciences naturelles et la politique, la satire et l’information. Les légumes, fleurs, feuilles, fruits et condiments nous parlent de mythologie, littérature, écologie, gastronomie, cinéma, luttes sociales, drogue, religion et démocratie… Ainsi, le jardin d’un homme est homothétique de l’univers. Il contient l’univers. Il est l’univers.
Quelques mots encore avant de parcourir le potager diogénétique. On trouvera, au détour des allées, deux purs poèmes, listes de solanées, pommes de terre et tomates de soleil. On notera aussi, la parcelle importante réservée, à la lettre c, aux cucurbitacées, citrouilles, concombres, cornichons et courgettes, dont les qualités particulières ne manqueront pas d’être appréciées par tous ceux qui cultivent un jardin dans les parages d’une centrale atomique. Bon appétit à tous. »

Lucien Suel

Extraits

Insociable sociabilité,
constatait Emmanuel Kant. La fève déteste l’ail qui déteste le pois qui déteste l’échalote qui déteste le haricot qui déteste le poireau qui déteste la betterave qui déteste la tomate qui déteste la pomme de terre (conflit familial entre solanacées !) qui déteste le concombre qui déteste le melon qui déteste la courge qui déteste etc. On se croirait à l’université d’été des socialistes ou des écologistes ! La friche politique devrait en prendre de la graine : plutôt qu’à un énarque, il serait davantage pertinent de confier la gestion de l’État à un jardinier.

Le crapaud,
n’est pas seulement beau pour « la crapaude », comme ironisait méchamment Voltaire. Clown honteux, pataud et pustuleux, il fait écho et donne sens à l’amour du prochain. Le jardinier, mémoire rageuse et gorge nouée, se rappelle l’apostrophe désespérée : « Heureux crapaud, tu n’as pas d’étoile jaune » du poète Max Jacob mort à Drancy dans un jardin barbare cerné de barbelés.