• Auteur(s): Ysa Cavalis
  • Éditeur: Murmure des soirs
  • Genre: Roman
  • Format: 13 x 20 cm
  • Nombre de pages: 186 pages
  • ISBN: 978-2-930657-27-1
  • Parution: 2015
  • Prix: 18 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: MDS Benelux (B). Librairie Wallonie-Bruxelles (F).

Ysa Cavalis vous invite, par une écriture ciselée et ludique, à découvrir un univers sombre et poétique et à vous immiscer dans l’intimité à la fois sensible et violente, attachante et dérangeante, de ses deux personnages. Violaine et Arthur, deux écorchures, deux blessures, une plaie à vif, une terrible envie d’être aimés. Serez-vous capables de leur offrir cet amour ?

Extrait
Par facilité et par peur de l’inconnu(e), Arthur fit d’abord mentalement le tour de ses connaissances. Pas de citadine rousse voluptueuse. Peut-être tout au plus la concierge de son ancien immeuble mais Éléonore ne commençait pas par A.

Arthur comprit qu’il lui faudrait s’aventurer un peu plus loin. Le hasard avait déterminé les caractéristiques de sa prochaine escapade, le hasard lui permettrait vraisemblablement de rencontrer l’élue de ce nouveau jeu. Il sortit donc et se laissa guider au gré de ses envies. Excité, il pressa le pas, remonta le boulevard, tourna à droite et ajusta sa vision à la hauteur moyenne des têtes des passantes.

Les femmes étaient plutôt belles, drapées dans les teintes hivernales, les jambes galbées par le cuir imperméabilisé de bottes audacieuses et coquines. Naturellement, son attention était attirée par la tranche des vingt-trente ans mais il dut admettre rapidement que les hanches de la quarantaine correspondaient mieux aux critères imposés.

Il flânait, tout heureux de son observation sociologique, se laissant séduire par ces femmes à qui il donnerait l’illusion de partage tout en se servant allègrement. Pas d’histoire, pas de sentiment, juste le jeu d’un instant. Instant volé, instant facile, instant futile, instinct de fuite, extinction des jeux, extermination de la feue relation à la femme, jeu de pouvoir, jeu de hasard, possession d’une relation vide et creuse, remplie au gré du jeu et vidée de toute substance.

Arthur avait l’éducation qu’il s’était lui-même forgé, faite de souffrance et d’absence mais aussi d’une prodigieuse capacité à se relever et à regretter le mal dont il se sentait responsable. Il était incapable d’investir une relation à la femme mais réprouvait de tout son être le mal qu’il pourrait lui faire.