Les chefs opérateurs traduisent le récit en images. Ils contrôlent le cadre et les mouvements de caméra. Ils inventent ou domestiquent la lumière et s’en servent moins comme un pinceau que comme un stylo : c’est l’étymologie même du mot « photographie ». Leur statut est paradoxal. Ce sont des créateurs, mais pas des auteurs. Ce sont des artistes, mais pas des interprètes. Ce sont des « chefs » qui souvent prennent leurs décisions en toute autonomie sur le plateau, mais aussi les « serviteurs » d’un projet derrière lequel leur ego doit s’effacer.
Cet ouvrage explore les secrets d’une profession et révèle la diversité des parcours. Il évoque l’alchimie des collaborations derrière la beauté et la cohérence des images en mouvement qui définissent le cinéma, ce septième art que les Chinois ont baptisé, de façon inspirée, « les ombres électriques ».

SOMMAIRE

N. T. Binh
Introduction

Pierre Lhomme
C’est le même opérateur, mais ce n’est pas le même cinéma

Yorgos Arvanitis
Je suis là pour accomplir le rêve des cinéastes

Charlie Van Damme
Nous ne sommes pas des techniciens mais des interprètes

Pierre-William Glenn
Trouver le point vital de la scène

Caroline Champetier
Godard me disait : chaque séquence est un court métrage

Éric Gautier
Quel que soit le film, j’essaie toujours de « faire un dispositif »

Agnès Godard
Faire naître une image qui sera le noyau du film

Jeanne Lapoirie
Des mini-choix qui n’ont l’air de rien font l’identité de notre image

Yves Cape
L’intéressant, ce n’est pas la lumière, c’est la mise en scène

Lubomir Bakchev
J’aime inverser les normes

Claire Mathon
J’aime me demander à chaque film quel langage on va adopter