« voilà trente-cinq ans que je m’adonne à mon vice, l’observation tantôt clandestine tantôt participante de mes semblables, dont j’ai fait ma profession puisque je suis devenu sociologue. cette vocation commode m’encourage à consigner tout ce qui peut m’apparaître significatif de la marche du monde en traquant les élans et les travers en apparence les plus triviaux de notre vie politique et culturelle, mais aussi en regardant en moi même, tour d’observation elle-même en proie au doute. certains de ces écrits ont fourni la matière et le point de départ de livres, d’autres ont fait l’objet de publication en l’état, tous sont livrées ici au lecteur tels qu’ils figurent dans mes différents carnets de notes, sans autre excuse que de vouloir faire partager mes troubles et mes interrogations tout en égrenant ces réflexions intempestives de quelques éclats de rire, eux aussi communicatifs, je l’espère. » (Daniel vander Gucht, avril 2015).
Daniel Vander Gucht est professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles où il dirige le GRESAC (Groupe de recherche en sociologie de l’art et de la culture) et la Revue de l’Institut de sociologie. Il a publié plusieurs essais dont l’Art contemporain au miroir du musée (La Lettre volée, 1998) ; Art et politique. Pour une redéfinition de l’art engagé (Labor, 2004) ; la Jalousie débarbouillée. Éloge de l’incertitude amoureuse (Labor, 2005 ; rééd. La Lettre volée, 2014) ; Ecce homo touristicus. Identité, culture et patrimoine à l’ère de la muséalisation du monde (Labor, 2006) ; l’An passé à Jérusalem. Journal yérosolymitain (2004-2005) (La Lettre volée, 2008) ; l’Expérience politique de l’art. Retour sur l’engagement artistique (Les Impressions Nouvelles, 2014) ainsi qu’Écrits prématurés et troubles chroniques (La Lettre volée, 2015).