
Le recueil se présente sous l’entame d’une citation de Marguerite Duras : « Écrire c’est hurler sans bruit. » Voix blanche du poète qui perce le silence, dénonce ce qui tait, sans autre bruit qu’un effeuillage de pages sur la courbure des nuques.
Il y a quelque chose de primal dans l’émotion qui s’en dégage, presque hiératique à travers les métaphores cinglantes ou rêveuses, un contraste vital, l’ébauche d’idéogrammes où s’encapsuleraient les vocables : plus que des mots.
Comme une absence à soi sous une poche de silence, une île dont l’autrice secoue le cocotier :
Bon sang tu sais
Qu’une vraie vie
Pourrait bien exister
Sur fond du même soleil