Non, affirme Poe, la poésie n’est pas la morale, ni l’histoire, ni même la vie est ses événements. La poésie n’a d’autre but que de créer une beauté qui fasse vibrer l’âme – une beauté déchirante, entre désir et deuil. (…) Il l’écrira bientôt : « Prenons le risque de nous mettre à l’écoute de notre âme et nous comprendrons que rien sous le soleil n’a plus de valeur que le poème comme tel, le poème pour le poème ».
L’américaniste Henri Justin est professeur honoraire des universités françaises et a enseigné à Paris et à Orléans. Il a publié Poe dans le champ du vertige (Paris : Klincksieck), 1991, Avec Poe jusqu’au bout de la prose (Gallimard, 2009) et une vingtaine d’articles sur l’auteur américain. Il a aussi traduit quelques textes de Poe (dont The raven) et travaille actuellement à la mise en français d’une quinzaine de contes pour les Classiques Garnier.